Artiste expérimental le Canadien, Mark Templeton est invité par Jan Jelinek pour une sortie son label, Faitiche. Archiviste de ses propres compositions ou structures sonores, il a fait appel à Andrew Pekler (célèbre field recorder Berlinois) histoire de mettre de l’ordre dans cette matière qu’il amoncelle depuis plus de 10 ans.
Travaillant autant sur le son que sur l’image, utilisant à la fois les bandes magnétiques et les outils contemporains, il fait du son non pas une pièce de linéarité, mais un des morceaux d’un échafaudage pouvant le mener à une forme de transcendance. Les neufs titres qui constituent ce concentré "anthologique" sont construits d’une façon quasi-binaire, chacun composé d’un couplet A suivi d’un couplet B. A l’instar de ses collages photos, Mark Templeton cherche l’unicité dans la multiplicité, donnant même à l’auditeur le loisir de trouver un dénominateur commun dans les sous-ensembles ou dans la globalité.
Ce qui fascinera après plusieurs écoutes, c’est l’absence de joint visible, comme si l’après (les peintres sur placo comprendront), qu’il resterait à poser avant de faire briller, n’était même pas nécessaire (Transverses / Verses et de ce point de vue complètement bluffant). Passeport pour son univers tout autant qu’invitation sans se soucier de savoir s’il reste de l’encre sur le tampon, Two Verses propose une escapade (trop) parfaitement balisée, qui au final, n’est pas totalement convaincante.