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  • 20 décembre 2015 /
    La Rédaction
    “Mon Bilan 2015”

    rédigé par ADA
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Pourquoi un top album ? pourquoi juste 10 disques ? à la première question nous répondons souvent que cela permettra de fixer le temps. A la deuxième, car via ce Top 2015 nous souhaitons que vous remplissez votre sac à disques avec environ 150 euros, comme une substantifique moelle de cette année musicale. Bonne écoute et bonnes fêtes à vous.

Ichliebelove "Was & Wane" (We Are Unique ! Records)

"Est-ce un album électro ou rock ? La question n’est pas si absurde qu’il paraît. Bien sûr, les sons sont électroniques, synthétiques, à l’exception de quelques guitares sur la fin, mais on ne peut pas mettre de côté l’historique rock de ce compositeur tant il ressort par tous les pores de ce disque. Un deuxième album à découvrir absolument !"

Summer "Hot Servitude" (Autoproduction)

"Jean Thooris et sa bande nous emmènent dans les bas-fonds de notre âme pour y contempler ce qu’elle a de plus vrai, si loin que les mots se perdent… “ouais… et…” il ne reste que le rythme, le bruit, et la musique qui devient industrielle… “ouais… tu vas faire qu… [...] putain, salaud”.Et pourtant, “peut-être demain, les aveugles se souviendront-ils du souci des belles choses.” Merci Summer."

Dominique A "Eleor" (Cinq 7)

"Dominique, il y a chez vous cette évidence de l’homme de mots, de l’homme cherchant du signifiant, de l’homme d’avant les lassitudes. Dominique, vous ne le savez peut-être pas mais vous nous aidez à éviter les abandons, à remettre en place le peu qui reste de nous... Alors oui, un jour, nous aussi, nous rejoindrons le canal qui chemine vers "Eleor" et ses eaux changeantes. Un jour, peut-être, un jour sûrement…"

Aldous Harding "s/t" (Spunk Records / Wee Me I)

"Aldous Harding dans le fond c’est aussi toi, toi qui m’a tenu dans tes bras, qui m’a fait grandir, qui m’a défendu, qui m’a aimé. Sauf que toi je ne peux me résoudre à te quitter, alors que Aldous reviendra pour mes prochaines douleurs. Croisons nos regards, encore, écoutons « Merriweather » ensemble en espérant que tu l’entendes, et faisons la promesse de ne plus pleurer, je garde jalousement mes anciennes larmes pour pouvoir encore goûter au chagrin infini. Mademoiselle, ou Madame Aldous je ne peux que vous remercier de porter une tristesse au final bien trop lourde pour moi, je n’ai plus personne pour me protéger. Terrible."

Low "Ones and Sixes" (Sub Pop / Pias)

"Sur la pochette grise, une branche noire sans feuille. Épurée, un poil sinistre. Un design efficace et sans chichi (oui, ce n’est vraiment pas ce qu’on peut dire du groupe et cet album. Ils ne sont définitivement pas dans le superflu). Low mérite une meilleure place au sein de la famille indie et convainc une fois de plus avec cet album réussi de bout en bout. Les prestations scéniques laissent souvent le public frémissant d’émotions, et les membres du groupe entament pour la promotion de Ones and Sixes une tournée américaine et européenne (en octobre à Tourcoing et en novembre à Paris). Ceux qui ont suivi le groupe depuis ses débuts et le virage Sub Pop en 2004 ne pourront qu’apprécier Ones and Sixes."

Pain Noir "s/t" (Microcultures)

’Le disque, construit comme un livre, un film, avec un début et une fin, déroule sa magie et sa poésie sans fléchir. Les titres s’enchainent avec délicatesse, chacun apportant sa pierre à l’édifice, ses images au paysage d’ensemble, parcourant une lande d’émotions allant de la gaieté joyeuse à la douce mélancolie, en passant par le plaisir d’être, tout simplement. Des joies simples. Des peines normales. A la fin du voyage on peut débarquer, un franc sourire aux lèvres, la tête un peu ailleurs, perdu dans ses pensées, sur les berges d’une rivière, au bord d’un barrage, au fond d’une vallée perdue ou sur le col d’une montagne, avec un sentiment contagieux de douce euphorie, de plénitude, avec l’impression que tout va mieux. Pain Noir est né d’un rêve, et d’une certaine façon, l’écouter en est un autre. Chaque fois renouvelé. Chaque fois différent."

Bruit Noir "I / III" (Ici d’ailleurs)

"Bon c’est fini, tu veux pas qu’on se mette le François Valery, ou je sais pas moi t’as pas un truc pour foutre la patate ? Je sais pas si c’est toi, ou si c’est le disque, mais là j’ai plus trop la patate, heureusement que l’autre con n’est pas là… Tu vas quand même le mettre en rayon ? En classique ? T’as vérifié ! Ah y a un H, donc c’est pas le même… Putain depuis que mon cousin avait voulu que je regarde un film belge j’avais pas eu les glandes à ce point. Mon cousin il est comme le gars qui chante, il aime bien les trucs qui parlent, les trucs tristes. J’ai jamais pigé comment il pouvait payer sa place au cinéma, ou son DVD pour revoir presque la vie de sa mère, morte d’un cancer des poumons… Tu as du coca ? Je peux quitter plus tôt, tu pourras fermer ? Merci gars ! Toi ça va, ça va jamais ça te fait rien (rires). Merci pour le Coca… C’est chaud de partir si tôt mais je dois voir si je peux faire le truc pour le daron de ma meuf. Il aime bien Joe Dassin."

Sufjan Stevens "Carrie & Lowell" (Asthmatic Kitty Records)

"Dans Carrie & Lowell, Sufjan Stevens, mystique, se délivre de ses angoisses et de ses émotions. On pourrait penser que c’est "nunuche" (j’emploie ce terme car il a été utilisé à propos de l’album par un ami), or c’est très difficile de se livrer. Et c’est très courageux de créer un album intime, sans artifice, dans lequel on parle de sa mère morte. Les onze morceaux ont été enregistrés dans son studio, à son domicile. Des morceaux qui sont liés par le souvenir et le besoin de raconter une histoire familiale. Fourth of July est le morceau le plus emblématique de l’album puisqu’il revient sur le jour de la mort de sa mère. We’re all gonna die, chante-t-il tout simplement."

Mensch "Tarifa" (Autoproduction)

"Mensch démarre en douceur, avec toute la force de ses tubes, mais un peu diesel au démarrage. Si j’avais été convaincu par les sons “studio”, j’ai eu plus de mal à rentrer dans l’univers en live. Pris par l’impression que tous les titres se ressemblaient, que quelque chose ne fonctionnait pas. Puis il y a eu le déclic. Pas le mien, celui de Vale Poher. Elle qui semblait portée par Carine Di Vita - à la basse - depuis le début du set, la voilà libérée, prête à s’envoler pour offrir une deuxième partie franchement à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre de ce duo. Les deux femmes déménagent, embarquent leur public dans une soirée 80’s bien d’aujourd’hui, vision actuelle du passé ou rétro du futur... je suis un peu perdu dans le temps, signe d’un concert (finalement) réussi."

Requin Chagrin « s/t » (Objet Disque)

"Dénué de cynisme, comme un hypothétique livre de la Bibliothèque Rose pour adultes avertis, RequinChagrin (d’amour ?) représente, à sa façon, le pourquoi nous écrivons aujourd’hui sur le rock. Pour à nouveau ressentir l’émotion cathartique des émois collégiens (The Smiths, The Go-Betweens, Felt) tout en s’abreuvant de refrains universels, de mélodies à conserver jusqu’à ce que la mort nous sépare. Partant de ce feeling, Requin Chagrin, c’est une évidence, va bouleverser le cœur des garçons et des filles romantiques (autrement-dit : de tous)."