> Critiques


  • 23 décembre 2023 /
    Gerald de Oliveira
    “Mon Bilan 2023”

    rédigé par gdo
    2 votes
      (10/10 - 2 votes) notez cet album


Murat, Jane B, Tom Verlaine, Shane Mc Gowan, Andy Rourke, Sinéad O’Connor, François Hadji-Lazaro, Burt Bacharac....la musique n’a pas été aussi réparatrice qu’elle aurait pu l’être en 2023. La faucheuse qui joue au bowling avec des strikes à grande échelle dans ce monde de taré, a eu également la main très lourde dans le domaine de la musique. Murat est mort ! Murat est mort ! MU RAT EST MORT !!!!! Même en l’écrivant, je ne parviens pas par à m’y faire. Saloperie d’année 2023, les plaies soignées par des disques, frêles esquifs dans ce tourbillon de violence, connerie, décadence...j’arrête là...

Béquille de mon année (surtout sur la fin, Achille m’ayant joué un mauvais tour) ces 20 disques sont les vignettes que je poste pour mon futur, quand la mémoire déjà surchargée dégoulinera de cette orgie d’information et de communication. 20 disques qui vous veulent du bien. Rester Vivant.

20 disques dans l’ordre chronologique de la parution de la chronique sur le site

L Argousier “Diluer” (Autoproduit)

« Parce que c’est elles, parce que c’est beau, parce qu’on peut chercher une identité et sans cesse la frictionner aux autres, pour mieux se diluer. »

Jean Felzine “Chord Memory” (Close Harmonie)

« ...Moment d’émotion après ce règlement de compte personnel en règle, car il y a une aptitude chez jean Felzine à se compliquer le chemin (la pochette en est la preuve.) qui n’est pas sans rappeler le suicide médiatique de Murat. Vilain petit canard qui s’en amuse, Jean Felzine fait vibrer la corde (touche ?) sensible, et rafle la mise, montrant que si l’union fait la force, la désunion fait le charme. Corde trés sensible. »

Da Capo “The Light Will Shine on Me” (Autruche Records)

« .....« The Light Will Shine on Me » est bien le titre du nouvel album de Da Capo, un disque de Da Capo sur lequel la lumière pourrait bien briller, et éclairer une discographie lumineuse qui devrait sortir de l’ombre. Un disque phare. »

Moonkiddo “On a Silver Edge” (Kuroneko / Les Pieds sur l’Air)

« .....Solaire hommage à la Lune, à moins que les ombres ne soient que la partie la plus immergée d’un univers que Véronique Lechat et Julien Omé construisent via de multiples strates mélancoliques, avec le secret espoir d’apprivoiser la lumière parfaite, celle de la face cachée de cet astre que nous appelons de la nuit. Chef d’œuvre. »

Ralfe Band “Achilles Was a Hound Dog” (Talitres)

« Je ne me suis toujours pas remis de Pale Fire. Mais il n’est qu’une pièce de ce disque majeur. Oly Ralfe est un génie, et nous le savons. »

Albin de la Simone “Les Cent Prochaines Années” (Tôt ou Tard)

« il m’aura fallu du temps pour rentrer dans l’univers d’Albin de la Simone. Avec ce disque, il semble bien avoir absorbé le mien. Un disque comme la photographie de nos intimités pas si uniques »

PJ Harvey “I Inside The Old Year Dying” (Partisan Records)

« Que dire de plus......Nous ne mesurons pas la chance que nous avons d’être contemporain de cette artiste. Un disque que l’époque ne mérite pas, mais qui devrait pourtant l’inspirer par sa beauté »

laudanum “as black as my heart / as red as your lips / as blue as my veins”(We Are Unique Records)

« Hors-concours. Sortir trois disques (je triche, j’ai acheté le coffret.) la même année, se constituer un casting éclatant autant par les noms que par la justesse, au service d’une trentaine de chansons implacables. Vous rajoutez à cela la signature sur l’inestimable label WAUR. 2023 l’année laudanum, projet de Matthieu Malon, véritable figure tutélaire qui s’ignore de la musique pas comme les autres d’ici. Chapeau bas Monsieur Malon »

Stéphane Milochevitch “La Bonne Aventure” (Talitres Records)

« Thousand est mort, vive le roi Stéphane Milochevitch. Dans la continuité, gravant des mots comme un acuponcteur sadique, Stéphane signe avec la Bonne Aventure un grand disque de la chanson d’ici.....mais de où d’ailleurs ? De partout »

Bonnie Prince Billy “Keeping Secrets Will Destroy You” (Drag City Palace Records)

« On se dit que ce sera le dernier, et on retombe et on ne s’en relève pas. Will Oldham n’a jamais été de notre monde, il a le sien, et chance que nous avons qu’il nous y invite régulièrement. »

Bruit Noir “IV / III” (Ici d’Ailleurs)

« Encore un album pour mettre une mandale. Avec ses textes qui sont des balles à blanc qui transpercent nos certitudes, avec cette musique fragmentée et brûlante, Bruit Noir parfait sa mixture défoliante, un institut de beauté pour cramer vos impurtés, en laissant des traces. Aprés eux..... »

Sarah Mary Chadwick “Messages to God” (Label Kill Rock Stars)

« Je n’avais pas été aussi bouleversé depuis l’apparition d’Haldous Harding. Encore une bonne raison de côtoyer des gens qui vont mal, ils nous rassurent sur nous »

Signal Faible “Nom de Domaine” (Microcultures Records)

« Disque chorale sans tomber dans les caricatures du cinéma hexagonal contemporain, ce Nom de Domaine confirme que la France est l’autre pays du folk »

Les Marquises “Soleils Noirs” (Les Disques Normal)

« Je suis tombé sur Les Marquises comme nous tombons en religion. Soleils Noirs est un disque éclairant sur la volonté de JB Nouveau de faire glisser son île musicale au gré des courants qu’ils souhaitent utiliser. Magistral »

Nicolas Paugam “La Delicatesse” (Syncop’s Records)

« ...Nicolas s’extrait du conformisme à l’instar d’un Pierre Vassiliu ou à un degrés moindre Louis Chedid. La Délicatesse est donc un disque qui comme son titre l’indique une douceur (attention avec beaucoup de poivre à l’intérieur comme sur La Vie C’est Trop) dans laquelle Nicolas Paugam nous plonge, lui prenant enfin la lumière (immense ?). »

Trunks “We Dust” (Il Monstro)

« Trunks est une dream team qui revient mettre tout le monde d’accord, moi le premier. »

Roisin Murphy “Hit Parade” (Ninja Tune)

« Comment n’est-elle pas sur le toit du monde ? L’ancienne chanteuse de Moloko signe ici le chef d’œuvre de l’année, un disque insensé comme la pochette, charmeur comme sa fossette, osé comme ses tenues. Hit Parade est le nom parfait d’un très grand disque addictif. »

Parquet “Sparkles & Mud” (Carton Records)

« ...C’est en allant plus loin qu’un format restreint (on pense aux divins Liars dans cette prise de direction.) que Parquet trouve son territoire, multipliant des zones de contacts de frictions pour un festin sonore et musical poussé à son paroxysme. Si Eddy Mitchell dans un écart de sénilité pense que les Stones et les Beatles ne swinguent pas, je ne saurais trop lui conseiller ce Sparkles & Mud, même si chez lui le cerveau est déjà déconnecté et que le corps ne pourrait pas suivre. Dément. »

Maiija “I Am” (Noise Appeal)

« ...La tristesse y est infinie, la mélancolie chevillée à la voix (le chant de Marilies est ce qui se fait de mieux avec ceux de Polly jean Harvey ou Billy Eillish.). Elle escalade les mêmes sommets que Jonathan Morali chez nous (comment ne pas penser au meilleur de Syd Matters sur I Am Forever) nous prenant aux tripes pour mieux nous recentrer sur nous-même. Elle est un cauchemar (I Am a Nightmare), mais pour les adeptes de la vulgarité contemporaine. Un retournement de trip sans ego. Magistral. »

OPAC “Songs For a Second Grace” (Figures Libres Records)

« ...Solaire en se préservant d’une lumiére trop forte (Those Processions l’appel du très grand large), Songs For a Second Grace (Clin d’oeil à Jeff Buckley ?) à l’instar de l’instantané sur la pochette (une photo de famille, un lendemain de mariage...?) produit chez nous à la fois une mélancolie débordant de partout et une irrémédiable envie de faire face au vent les bras grands ouverts. C’est l’histoire d’un disque, peut être du disque de l’année, la rencontre entre la puissance évocatrice et la beauté, l’esprit de l’Eden (n’est-il pas là sur Iconoclast). Terrassant de beauté. »